Le Local • L’Appartement #7 : Un point sur l’ensemble.

La première version du « Local » est terminée. La première version de « L’appartement » est en cours. Les deux semblent pourtant en suspens.
 
Quitter le local paraissait judicieux, A. et B. et moi en avions bien profité et il fallait avancer. Pourtant, j’ai l’impression de n’avoir rien dit du lieu, ni de A. ou de B. d’ailleurs. « L’appartement » met en scène deux personnages qui n’ont plus envie, dont le seul acte est de ressasser. Le problème, c’est que pour comprendre et avoir envie de ressasser avec eux, il faut les avoir vu avant, quand ils tentaient, et pour cela le « Local » doit être vivant, dense.
 
Il apparaît clairement que la première version du tout aura très peu à voir avec le projet de départ.
En revanche, certains endroits et personnages ont trouvé leur place. On parlera de Françoise et de John C. Davis, on verra un peu la mer à un moment, on jouera de la musique dans une ancienne usine et on prendra des rendez-vous n’importe comment. D’ailleurs, ça s’appellera sûrement « Ce qui se ferme ».

« Play-t-il? » s’exporte

Maxibureau by Luciedessin pour ma chaîne Twitch réalisé par Lucie Desaubliaux

 
A cause de la distance géographique qui nous sépare, il est de plus en plus difficile de mettre en place des projets communs. Pour cette raison, « Play-t-il? » se déroule maintenant principalement sur la plateforme Twitch.
 
La chaîne de Hugues :
https://www.twitch.tv/ultralodius
 
Ma chaîne (sur laquelle vous retrouverez des streams communs, notamment dans la catégorie « Livre dont vous êtes le héros ») :
https://www.twitch.tv/nam_bul
 

Au plaisir de vous croiser en direct!

Ce serait deux mecs

Ce serait deux mecs qui voudraient tourner des trucs mais qui n’auraient pas d’idée.
 
Ecrit et tourné en une après-midi.

 

Le local • L’appartement #6

Où A. et B. décident que ce soir sera le premier soir et qu’il suffit de ne pas compter ceux d’avant.

Où B. comprend qu’il a une aiguille en bois quelque part dans le cœur et que c’est un métronome interne très dangereux.

Où A. et B. s’attèlent à réparer leur vaisseau spatial qui prend la mousse depuis quinze ans.

Où une tuile est fendue et qu’on empile les torchons, faute de mieux.

 

Le Local

Extrait

« Mais je ne sais pas. On dirait quand le monde s’y met qu’il ne va rien vous laisser. »

 

Mon Vieux – E. Hemingway

Le local • L’appartement #5

Au local, on est encore un peu à l’extérieur. On regarde par la fenêtre qui ne s’ouvre plus, on sort pour pisser contre le grand cèdre du jardin, on répare le toit quand il pleut dedans.

 

Quand on est à l’intérieur, ce n’est pas seulement parce qu’on ne veut pas être ailleurs, c’est parce qu’on a quelque chose à y faire. Une chose à fabriquer.

 

Mais on ne sait pas laquelle, on cherche l’enjeu. On essaye des histoires, on essaye différentes façons de les raconter, souvent, on arrête au milieu. L’enjeu ne fait que bouger, on ne sait plus s’il s’agit de faire ou de terminer. En désespoir de cause, on fait le choix de réparer, on s’attaque à ce qui est déjà là mais qui ne l’est plus vraiment, on lui redonne son éclat d’antan. C’est mieux que rien, même lorsqu’on comprend que l’enjeu n’est sans doute pas dans le compromis.

Le local • L’appartement #4

Musique : unité de mesure.

 

Si les silences ne sont pas composés, l’appartement rétrécit.

 

Espace amovible défini par le son.

Le local • L’appartement #3

L’idée était si rare qu’elle allait toujours trop vite. Ainsi, lorsqu’ils commandaient un repas, ils s’arrêtaient souvent là, à l’idée. Manger quoi? La personne au bout du fil ne le découvrait pas et la facture de téléphone prenait une balle dans le cœur. On décrochait, et ils chuchotaient entre eux pour se mettre d’accord, sans succès. Ils n’avaient peut-être pas si faim, le compte en banque criait peut-être au secours, ça ne valait peut-être pas le coup. Cependant, il arrivait qu’une décision soit prise en une fraction de seconde, qu’elle s’impose pour leur accorder un peu de repos. Il ne fallait pas la perdre alors celui qui appelait n’écoutait plus et la transmettait à son interlocuteur sans marquer de pause. Ces moments trop rares s’achevaient toujours de la même façon, à savoir sans adresse. Le canapé les avalait doucement tandis qu’ils mangeaient la fumée et que, chez d’autres gens, quelqu’un frappait. La ronde des livreurs et des contrats à durée déterminée se poursuivait à leur insu, ils ne croyaient plus à la commande, service défaillant. Une autre ligne à rayer sur la liste des coups de sonnette potentiels.

 

L’appartement

Le local • L’appartement #2

— J’avais pas très envie d’en discuter mais j’ai bien vu, dès ce matin. T’as les yeux gris, les bras qui pendent, ton regard triste de fête des mères.

— De quoi?

— Laisse tomber.

— On est dimanche. C’était le jour du bal. L’accordéon, je l’ai entendu toute la journée. Ça me rend sourd et j’en perds l’équilibre. J’ose plus passer le couloir, y’a des airs de java sur les murs et des robes à pois. Rouges et blancs et rouges et noirs. Avec l’éclairage saccadé ça me donne des maux de tête.

— Qu’est-ce que tu bois?

— Rien. Pas aujourd’hui, pas ce soir. J’ai le cœur à tenter le verre d’eau.

 

L’appartement

Le local • L’appartement #1

— Si j’avais eu deux manettes, on aurait pu jouer à quelque chose.

 
Le local